… dans le monde, pas seulement en France: c’est l’AIE qui le dit aujourd’hui 28 août à l’occasion du lancement de son troisième Rapport à moyen-terme sur les marchés des énergies renouvelables (voir l’article de blog en anglais ci-dessous et le résumé là).
Pour autant, ce message d’alerte, particulièrement utile en Europe et en France, ne doit pas cacher que le développement des renouvelables ces dernières années a été une formidable success story, tant par les niveaux de déploiement atteints et prévisibles d’ici 2020 (ci-dessus) que par les extraordinaires réductions de coûts qui ont accompagné ce déploiement (cf. graphe à la fin de l’article).
La génération d’électricité depuis les sources renouvelables (vent, solaire et hydro) a crû fortement en 2013, atteignant pratiquement 22% de la production mondiale d’électricité, autant que le gaz, resté stable. L’AIE prévoit une augmentation de 45% d’ici 2020, atteignant près de 26% de la production totale. Et pourtant la croissance annuelle se ralentira, voire se stabilisera après 2014, au risque que les renouvelables produisent moins que nécessaire pour atteindre les niveaux requis par les objectifs à l’égard du changement climatique.
Les marchés hors OCDE représentent 70% de la croissance, du fait des besoins de diversifications de nombreux pays et des préoccupations croissantes pour la qualité de l’air, notamment en Chine. Les renouvelables représentent la principale source nouvelle de production d’électricité dans les pays non-OCDE d’ici 2020 – et pourtant elles leur fournissent seulement 35% de la croissance de la production électrique. Les énergies fossiles conservent un rôle important, et le potentiel de croissance future des renouvelables est considérables. Les renouvelables comptent pour 80% de la production électrique additionnelle dans l’OCDE, mais cela représente moins en valeur absolue du fait d’une demande atone et des risques politiques croissants dans les marchés clés.
En présentant le rapport à la presse, Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l’AIE, a déclaré ceci: « Les renouvelables sont un élément nécessaire de la sécurité énergétique. Cependant, alors même qu’elles deviennent compétitives dans un nombre croissant de cas, les incertitudes politiques et réglementaires augmentent dans de nombreux marchés, du fait de craintes sur leurs coûts. Les gouvernements doivent mieux distinguer le passé, le présent et le futur, alors que les coûts diminuent. Beaucoup de renouvelables n’ont plus besoin de niveaux élevés d’incitations. Plutôt, comme elles sont intensives en capital, elles ont besoin d’un contexte de marché qui assure un retour acceptable et prévisible aux investisseurs. Cela nécessite une réflexion sérieuse sur le dessin de marché nécessaire pour atteindre un mix énergétique mondial plus soutenable. » Le graphe ci-dessous illustre la baisse des coûts des renouvelables, notamment PV et éolien terrestre, de ces dernières années, et celle qui est attendue jusqu’en 2020.