La réponse est non – tout simplement parce que le réchauffement global n’a pas connu de pause depuis 1998, contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout – tout au plus un ralentissement de rythme non significatif.
On voit sur ce graphique l’augmentation de la température moyenne mondiale (données terrestres et satellitaires) depuis 1998 – en rouge la moyenne douze mois mobile. Un réchauffement de 0,116°/décennie, alors qu’il est de 0,175°C/décennie de 1979 à maintenant.
Ce qui trouble les naïfs et les journalistes paresseux, c’est que la bande d’incertitude indiquée, + ou – 0,137°C par décennie (lignes de part et d’autres de la tendance à plus long terme, en bleue), est supérieure au réchauffement. Ils en concluent – à tort – que le réchauffement montré n’est donc pas certain, ou, comme ils aiment à le dire, pas significatif. Ce que la figure montre en réalité, c’est que le changement de rythme du réchauffement lui-même n’est pas significatif, puisqu’il se situe à l’intérieur de la bande d’incertitude du réchauffement à long terme, comme on le voit clairement sur le graphe ci-dessous.
Une autre preuve? Eliminez 1998 – prenez 1999-2010. Le réchauffement monte alors à 0,213°C par décennie (vous pouvez le faire vous-mêmes sur ce site en prenant « Hadcrut 4 hybrid »); Heureusement, ce changement non plus n’est pas significatif (plus ou moins 0,286°C). Cela n’est pas dû à la « petitesse » de la tendance, mais seulement à la « grandeur » de l’intervalle de confiance, qui résulte de la courte période considérée. Comme l’écrit RealClimate dans une note de blog, s’il fait demain 5°C de plus qu’aujourd’hui, cela a tout à voir avec la variabilité de la température à très courte terme (météorologique), cela n’indique pas une subite accélération du réchauffement climatique.
Je résume: ce n’est pas le réchauffement depuis 1998 qui n’est pas significatif, c’est le ralentissement du réchauffement mesuré depuis 1998 qui ne l’est pas, jusqu’à preuve du contraire. La chaude année 2014 n’indique pas la fin d’une pause qui n’a jamais existé, mais plus probablement un retour « à la normale », si l’on ose écrire.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour l’animer: vous verrez comment, en choisissant des périodes trop courtes, on peut montrer que le climat ne se réchauffe pas… alors qu’il se réchauffe!