La transition ne manquera pas de cuivre!

Certains auteurs affirment que la transition énergétique est vouée à l’échec en raison de la rareté des métaux et de l’augmentation des coûts énergétiques de l’extraction. À mesure que les teneurs en minerai diminuent, l’exploitation minière nécessiterait davantage de combustibles fossiles, ce qui entraînerait une augmentation des émissions de gaz à effet de serre susceptible de compromettre les efforts de décarbonation. En outre, ils avertissent que l’expansion des opérations minières peut entraîner une consommation accrue d’eau douce, une production de déchets plus élevée et une dégradation inacceptable de l’environnement.

Un examen plus approfondi de l’exploration et de l’exploitation minières suggère toutefois que ces préoccupations sont sans doute exagérées. Les progrès de la technologie minière ont permis l’extraction efficace de gisements à faible teneur sans augmentation majeure de la consommation d’énergie. Comme l’illustre le cas du cuivre, les réserves et les ressources minérales n’ont cessé d’augmenter au fil du temps. Si l’exploitation minière a des incidences sur l’environnement, sa contribution à l’utilisation des sols, à la consommation d’eau et à la perte de biodiversité reste relativement faible. Les coûts des métaux ont augmenté mais sont restés largement abordables.

La demande de métaux augmentera de manière significative car la transition énergétique se combine à la numérisation de l’économie et à une demande d’énergie toujours plus importante de la part des pays en voie de développement. Dans le cas du cuivre, le taux de croissance attendu ne s’écarte pas sensiblement de celui des dernières décennies. Les réserves et les ressources sont suffisamment importantes pour soutenir cette croissance avec seulement une petite réduction de la teneur en minerai, et pourraient encore croître si les prix augmentent. Un large éventail d’innovations techniques garantira probablement que la consommation d’énergie de l’extraction d’une tonne de cuivre n’augmente pas, tandis que l’électrification en cours des mines et la décarbonation de la production d’électricité garantiront une diminution continue des émissions de gaz à effet de serre associées.

Les véritables risques pour la transition énergétique sont la vitesse d’augmentation insuffisante de l’extraction des métaux, y compris le cuivre, ainsi que les risques géopolitiques associés à des niveaux élevés de concentration dans l’extraction et, surtout, le raffinage pour une série de matériaux critiques.

Pour écrire ce rapport sur la disponibilité du cuivre pour la transition, pour le compte du centre énergie et climat de l’IFRI, je me suis cette fois associé avec le professeur Nicholas Arndt, géologue d’un certain renom, auteur de nombreux articles. English readers, here is your version.

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