Il paraît qu’un bon schéma vaut mieux que de longues explications, alors je vous propose celui-ci, qui montre les deux voies par lesquelles l’électricité renouvelable, venant essentiellement du soleil et du vent à terme (aujourd’hui c’est encore l’eau, l’hydroélectricité, qui domine largement la production électrique renouvelable), remplacera les combustibles fossiles.
La première voie est directe: ce sont les usages efficaces de l’électricité dans les bâtiments, l’industrie et les transports. La seconde est indirecte, elle passe par la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, et la fabrication de vecteurs énergétiques et combustibles avec du carbone extrait de l’air ou sans carbone du tout, comme avec l’ammoniac (la molécule sur le schéma), facile à stocker et transporter. Cette voie indirecte, nettement moins efficace, sera utilisée lorsqu’on a besoin de ces produits comme matière première – cas de l’ammoniac pour les fertilisants azotés, par exemple – ou comme agent de procédé – cas de l’ammoniac, encore, pour fabriquer du fer et de l’acier sans émissions de CO2! La voie électrochimique sera également utilisée quand on aura vraiment besoin de transporter loin l’énergie renouvelable et/ou de la stocker longtemps, pour des usages énergétiques industriels, les centrales électrique d’équilibrage du réseau, les grosses chaufferies, et certains usages transports.
Et quand on aura besoin d’un produit stockable, comme il sera aussi transportable (non, ce n’est pas du gaz dihydrogène, mais j’ai laissé beaucoup d’indices dans ce court texte….), on ira de préférence le chercher là où les ressources de soleil et de vent sont bien meilleures que « chez nous », en France ou en Europe. J’y reviendrai bientôt.
Et surtout, vous en saurez plus le 9 novembre avec la publication de mon « IEA Insight Paper » titré Renewable Energy for Industry.
Bonjour Cédric,
Un point qui n’est pas directement abordé dans ton rapport (mais logique car à vision internationale et non franco-française) est la production d’ammoniac via éolien off-shore avec plusieurs intérêts locaux à mes yeux : facteur de charge élevé en France, coût de l’électricité en forte diminution , ressource « abondante » dans les zones agricoles (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie…). Reste à résoudre ensuite toutes les difficultés normatives potentielles en France avec une « peur » du NH3. Un avis sur le sujet?
Bonne journée,
La question est de savoir quels prix l’éolien offshore pourra atteindre. Il baisse, certes, mais même si les plus récents projets tiennent leurs promesses de coûts ils resteront deux fois plus cher que l’éolien (terrestre) ou le solaire des meilleures endroits de la planète. Je pense que cette électricité-là devra couvrir des besoins électriques avant d’aller produire des combustibles de synthèse transportables.