Eh oui, c’est l’Australie qui mène la danse pour le taux de pénétration des systèmes solaires en toiture – un logement sur sept en moyenne, un sur quatre en Australie du sud et presque autant dans le Queensland.
L’Australie de l’Ouest est au-dessus de la moyenne, les autres Etats et territoires au-dessous. Si Hawaï est sur la bonne voie, avec un logement sur dix, l’Allemagne, l’Italie et même la Californie sont distancées.
Un million et demi de toits solaires ont donc été construits en six ans en Australie. Le coût moyen total des petits systèmes est tombé à 2140 dollars australiens par kilowatt soit 1426 euros, et les gouvernements successifs, y compris celui de Tony Abott le climato-sceptique, ont renoncé à supprimer l’aide à l’investissement fournie au travers du small-scale renewable technology scheme d’environ 700 dollars par kW. Bref, de nombreux ménages australiens sont prêts à payer 3000 dollars pour un petit système, et dans certains quartiers on en voit partout – comme ici à Brisbane, ou les toits équipés ont été entourés d’un cercle vert par l’Australian Energy Council.
Et ce n’est peut-être que le début. Les compagnies distributrices d’électricité n’ont pas seulement renoncé à s’opposer à la montée en puissance du PV distribué, elles ont semble-t-il décidé de prendre la tête du mouvement, et proposent à leurs abonnés de multiples options pour s’équiper – contrats d’achats de l’électricité, locations de systèmes, prêts à faible taux, etc. Il faut dire que la compétition est intense entre distributeurs, dont les Australiens changent souvent – ce qui sera plus difficile après signature d’un contrat sur sept ou dix ans incluant le photovoltaïque. Les distributeurs ont un coût d’accès au capital relativement faible, une forte base de clients avec qui ils ont déjà en relation, et ils peuvent mieux valoriser les avantages fiscaux attachés au small-scale renewable technology scheme, ce qui leur permet de formuler des offres moins coûteuses que les fournisseurs usuels de photovoltaïques… et que leurs propres prix de vente au détail. Quant à l’objection usuelle pour les distributeurs d’avoir à faire face à des coûts fixes constants à rentabiliser sur moins de kilowattheures vendus, elle tombe puisque les ventes sont inchangées tandis que des coûts de développement de réseaux semblent évités – au point que pour encourager l’autoconsommation les distributeurs s’apprêtent à proposer aussi des batteries à leurs clients PV.
La première photo ne donne pas une belle image du PV vue du ciel.
L’intégration au bâti comme pratiqué en France pour une revente même partiel ne donne pas un meilleur aspect.
De nouvelles cellules doivent voir le jour pour une meilleure intégration visuelle sinon les réactions risques d’être fortes en France.