L’Accord de Paris l’affirme: pour maintenir le réchauffement global « bien au-dessous » de 2°C, son objectif principal, il faudra au cours de la deuxième moitié du siècle parvenir à zéro émissions nettes de gaz à effet de serre.
Extrait du dernier World Energy Outlook, ce graphe montre que les scénarios 2°C, « well below 2°C » voire « 1.5°C » ont en commun de nécessiter des émissions nettes nulles, de préférence entre 2040 et 2060, à moins de supposer des émissions négatives un peu plus tard.
Pour y parvenir, on devra non seulement « tout électrifier » ou presque, mais aussi produire des vecteurs énergétiques gazeux et liquides à base d’hydrogène ex-renouvelables, tels l’hydrogène gazeux, des composés azotés comme l’ammoniaque, ou des alcools ou hydrocarbures synthétiques mais « neutres en carbone » donc fabriqués avec du carbone pris dans l’atmosphère. Des « carburants » liquides de préférence, donc faciles à transporter par pipe-lines et bateaux et faciles à stocker. Il y faudra des usines alimentées en électricité par une combinaison d’énergies solaire, éolienne, et éventuellement hydraulique situées dans les endroits du globe où ces ressources sont les plus abondantes et régulières, comme la Patagonie, la corne de l’Afrique, l’Australie occidentale, le Sahara occidental… et quelques autres un peu moins favorables mais plus proches. A problème mondial, réponse mondiale. Non seulement la participation de tous les pays est indispensable, mais de plus, il faut se faire une raison: un monde sans carbone ne sera pas totalement décentralisé et vernaculaire. Non, les renouvelables ne donneront pas à tous les pays les moyens d’une indépendance énergétique totale – il s’en faut de beaucoup. Dissipons les illusions pour mieux penser… euh… un futur désirable (pardon) mais réaliste. J’y reviendrai dans une série de notes à venir.