Le solaire et l’éolien offrent les plus grands potentiels à coût nul de réduction d’émissions

Je reproduis ci-dessous la Tribune que Le Monde du 31 mars dernier a bien voulu publier. 

Le président de la République a justifié par de « trop grands risques économiques et financiers » son choix d’imposer une réforme des retraites refusée par trois Français sur quatre. Plus que l’équilibre du système par répartition, ce sont sans doute le déficit du commerce extérieur et la dette publique qui sont dans son viseur, le premier contribuant à creuser la seconde.

De la réforme des retraites, on attend 10 milliards à 13 milliards d’euros d’économies annuelles, alors que le déficit commercial est passé de 65 milliards à 164 milliards d’euros entre 2020 et 2022. D’après le ministre du commerce extérieur, « plus de 80 % de l’aggravation du déficit s’expliquent par l’augmentation de la facture énergétique, passée de 45 milliards à 115 milliards entre 2020 et 2022 ». En cause, les prix du gaz, du pétrole et de l’électricité, sur fond de guerre en Ukraine.

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Non, l’extraction des minéraux pour les énergies renouvelables ne menace pas des millions de km²

« L’extraction des matériaux nécessaires à la production solaire et éolienne menacerait environ 40 millions de kilomètres carrés (km²) sur notre Terre et au fond de nos mers, selon cet article de la revue Nature » : voilà ce qu’on pouvait lire dans un article « Nucléaire et énergies renouvelables : si l’on arrêtait de les opposer ? » publié le 4 février dernier sur le site revolution-energetique.com. Louable intention, devant la menace des dérèglements climatiques il faut faire, si j’ose, feu de tout bois.

Estomaqué par ce chiffre considérable, j’ai voulu y aller voir de plus près. Nature, a priori, c’est du sérieux, une des plus prestigieuses revues scientifiques à comité de lecture, Nature ne publie pas n’importe quoi. D’un autre côté, 40 millions de km², c’est beaucoup, les terres émergées comptant 150 millions de km² – mais peut-être est-ce « le fond de nos mers » que l’extraction des matériaux menace surtout, les océans couvrant 360 millions de km² ?

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Réformer la sûreté nucléaire pour accélérer ?

Jusqu’au récent conseil de politique nucléaire tenu à l’Elysée début février, toutes les réformes de l’organisation de la surêté nucléaire ont, depuis toujours, visé à l’améliorer, et par la même la confiance que les citoyens pouvaient porter à la sûreté des installations nucléaires. 

La réforme lancée par ce conseil éclaterait l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire en deux morceaux: la recherche, que récupérerait le CEA, l’expertise, qui serait absorbée par l’Autorité de sûreté nucléaire, laquelle comme son nom l’indique est en charge du contrôle des exploitants, et donc le décideur ultime en matière de sûreté nucléaire.

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Énergies renouvelables : pourquoi la loi d’accélération est un ratage complet

La loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables a donc été adoptée le 7 février par le Sénat, par 300 voix pour, 13 contre (dont 10 Républicains) et trente abstentions (notamment écologistes). Elle avait été adoptée à l’Assemblée nationale, par 217 voix pour (députés de la majorité, socialistes, indépendants et ultra-marins) et 169 contre (Rassemblement national, Les Républicains, Insoumis et communistes), le 31 janvier en des termes identiques, ceux de la Commission Mixte Paritaire. Les parlementaires écologistes des deux chambres se sont abstenus, les députés et sénateurs Les Républicains se sont divisés…

Les opérateurs d’énergie renouvelable n’en attendent pourtant pas grand-chose. Si les plus optimistes relèvent certains points positifs, la plupart estiment que la loi va plutôt ralentir le développement des renouvelables, et isoler encore davantage la France en Europe.

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Dernière ligne courbe pour la loi d’accélération des renouvelables

Une commission mixte paritaire – sept députés, sept sénateurs – se réunira le 24 janvier et s’il le faut les jours suivants, dans le but d’harmoniser les versions passablement divergentes du projet de loi d’accélération des énergies renouvelables adoptées par le Sénat en décembre, et l’Assemblée nationale le 10 janvier dernier.

Par 286 voix « pour » et 236 « contre », les députés ont finalement adopté le texte auquel ils étaient parvenus le 15 décembre, évitant ainsi le déshonneur de paraître rejeter en bloc les renouvelables. Les groupes Renaissance, Démocrate et Horizons, soutiens habituels de l’exécutif, ainsi que le groupe socialiste et le groupe « Libertés, Indépendants, Outre-mer et territoires » ont voté pour le texte. Les groupes Rassemblement National, Les Républicains, Gauche démocrate et républicaine (communistes), et La France Insoumise ont voté contre. Les écologistes se sont abstenus.

Cette loi justifiera-t-elle son titre – permettra-t-elle d’accélérer le développement des renouvelables ? Dans son état actuel, ce n’est pas sûr : elle semble contenir autant de dispositions prometteuses que de dispositions désastreuses, sans parler de celles dont seul l’avenir dira comment il faut les apprécier. Les professionnels du secteur se divisent entre ceux qui voient plutôt le vert à moitié plein, et ceux qui voient plutôt le vert à moitié vide.

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Les renouvelables à l’Assemblée

C’est la semaine de tous les espoirs, mais aussi de tous les dangers, pour les énergies renouvelables. L’Assemblée nationale examine en séance publique, du 5 au 9 décembre, le projet de loi d’accélération de leur développement. Un texte dicté par la double urgence des dérèglements climatiques et des risques de rupture d’approvisionnement énergétique dans les mois et années à venir. Mais l’Assemblée nationale, très divisée, saura-t-elle se hisser à la hauteur de l’enjeu ? Y aura-t-il une majorité pour voter ce texte – et si oui, sera-t-il en mesure d’atteindre son objectif ? Continuer la lecture

Le déploiement des énergies renouvelables est bien un intérêt public majeur

Voici la tribune que j’ai signé avec Alain Grandjean, économiste, Jean Jouzel, climatologue et Noël Mamère, écologiste, publié ce lundi matin 5 décembre sur le site de Libération.

L’Assemblée nationale examinera du 5 au 9 décembre en séance publique le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables, adopté par le Sénat en première lecture début novembre. Le projet vise à simplifier les procédures afin de réduire les délais de réalisation des parcs éoliens et solaires (notamment), à mobiliser des espaces dégradés ou délaissés, à planifier le développement de l’éolien maritime et à mieux partager la valeur ainsi créée avec les territoires.

Une disposition essentielle du texte affirme que les projets d’installations ou de stockage d’énergie renouvelable sont réputés répondre à une raison impérative d’intérêt public majeur, s’ils satisfont des conditions qui seront définies par décret en Conseil d’Etat. Une disposition similaire est au cœur des projets européens de révision de la Directive renouvelable « Fit for 55 » et de l’amendement « REPowerEU ».

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Eolien et solaire ne sont pas une menace pour la production alimentaire

Favorables ou non au déploiement accéléré des énergies renouvelables, de nombreux élus ont exprimé des craintes quant à la préservation de la production alimentaire. Pourtant, si les cultures énergétiques peuvent effectivement entrer en concurrence avec elle, l’éolien et le photovoltaïque, du fait de leur très grande efficacité, ne menacent en aucun cas l’alimentation.

Dans une récente tribune au Monde, favorable à l’accélération du déploiement des énergies renouvelables, de grands élus socialistes s’inquiètent : « Nous devons être vigilants à ce que le déploiement des énergies renouvelables ne remette pas en cause notre sécurité alimentaire, alors que nous serons au défi de nourrir 10 milliards d’êtres humains à la fin du siècle. »

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La décrue des énergies fossiles s’amorce, mais reste trop lente.

La publication simultanée de deux rapports, l’un des Nations-Unies, l’autre de l’Agence internationale de l’énergie, apparemment contradictoires, apporte de nombreuses informations nouvelles sur l’état de la transition énergétique dans la foulée de la guerre en Ukraine et de la forte augmentation des prix des énergies fossiles et de l’électricité.

Attention, risques de dissonance cognitive, menaces d’entorses au cerveau. Antonio Guterres, patron des Nations-Unis, et Fatih Birol, patron de l’Agence internationale de l’énergie, viennent de faire des déclarations qui semblent totalement contradictoires. Guterres, présentant jeudi 27 le rapport Emissions Gap du programme des nations-unies pour l’environnement (PNUE), a affirmé que le monde se dirigeait vers « une catastrophe mondiale », un réchauffement global de 2,8°C, les engagements des pays étant « pitoyablement pas à la hauteur ». Présentant le même la publication annuelle phare de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le World Energy Outlook, Birol a lui plutôt souligné que le monde approchait d’un tournant historique vers un futur plus propre et plus sûr : dans tous les scénarios du WEO, la demande mondiale pour chacun des combustibles fossiles approche de son sommet (ci-dessus). La crise provoquée par l’invasion de l’Ukraine entraîne de profonds changements dans le monde de l’énergie, à commencer par celui de l’électricité (ci-dessoous), qui sont appelé à durer.

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