Archives de catégorie : Energies

L’éolien maritime sans subvention: plus tout à fait un rêve, pas encore une réalité

Faut-il parler, avec l’excellent Bert Metz, de « Moon-landing moment »? Le 13 avril dernier, BnetzA, l’agence allemande, a annoncé les résultats des enchères pour de nouvelles fermes éoliennes off-shore. Surprise: trois des quatre projets vainqueurs ont fait une offre à… zéro euro, zéro centimes. Bien sûr c’est le prix du feed-in premium, ou « complément de rémunération », qui s’ajoute au prix de marché. Un démenti cinglant à tous ceux qui ont pu douter de la compétitivité de l’éolien maritime, mais aussi à tous ceux qui, comme moi ici-même, ont sans cesse affirmé que les renouvelables ne pourraient pas se financer sur les seuls marchés spot. Ou peut-être pas. Car ces champs d’éoliennes, qui devraient être mis en service en 2024, ne sont pas encore sortis de terre – pardon, de mer. Et les risques sont grands.

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Producing industrial hydrogen from renewable energy

(Je reproduis ici, avec mon aimable autorisation, un papier que l’AIE a bien voulu mettre sur son site web; j’en profite pour remercier les collègues qui l’ont… apprécié, puis « édité » (amélioré) et finalement mis en ligne).

Over 60 million tonnes of hydrogen are produced every year for a range of industrial purposes, including ammonia production, hydrocracking (breaking complex hydrocarbons into lighter fuels), and removing sulfur from fossil fuels.

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Le pouvoir n’est pas dans le gaz

Plus ça va et moins je crois au « power to gas » comme un bon moyen de stocker les énergies renouvelables éoliennes et solaires « excédentaires ». Les arguments sont connus: nous n’avons guère de moyens de stocker l’électricité en grands volumes et pour de longues durées, sans la transformer en composés chimiques faciles à conserver – par exemple en réutilisant les stockages dont nous disposons déjà pour le gaz naturel. En transformant l’électricité en pseudo- Continuer la lecture

La transition énergétique selon Fillon: back to the seventies

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Jetons un œil, c’est d’actualité, sur le programme du candidat Fillon sur l’environnement et la transition énergétique. Ça commence bien, avec la lutte contre le changement climatique, « un enjeu majeur pour notre planète ». Très bien même, avec la promesse « d’engager au plus vite les discussions avec nos partenaires européens pour améliorer (le marché des émissions de CO2) et assurer un prix plancher de 30€ ». Ça se gâte un peu plus loin, avec la critique de la « position prise par le gouvernement socialiste » (aujourd’hui force de loi) de faire passer la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici à 2025, « un choix dogmatique, intenable et contraire à l’intérêt général ». François Fillon lui oppose « la révolution du bon sens ».

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La réponse de John Ashton au PDG de Shell

ashtonBon d’accord, c’est pas d’aujourd’hui, c’était même avant COP21, une autre époque. Mais la réponse de John Ashton, ancien négociateur britannique sur les changements climatiques, à Ben van Beurden, le PDG de Shell, mérite d’être connue – elle vaut son pesant de moutarde.

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Le vert à moitié plein (un conte de deux pépés)

PPE ou PPI? Programmation pluriannuelle des investissements, ou programmation pluriannuelle de l’énergie? Là où l’on attendait que cette dernière – la PPE – mette enfin en musique la loi sur la transition énergétique en programmant la montée en puissance des énergies renouvelables et la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité, on n’aura semble-t-il qu’un arrêté modifiant l’ancienne PPI pour donner de la visibilité à court terme aux investissements dans les renouvelables. Que faut-il en penser?

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L’abondance pétrolière

Mirrah EORUn champ pétrolifère du sultanat d’Oman, avec au premier plan le « toit » de la serre qui enveloppe les capteurs solaires produisant de la vapeur pour la récupération assistée du pétrole.

Presque tout le monde l’a compris: la limitation de l’ampleur et du rythme des changements climatiques nécessite de laisser dans le sol des quantités phénoménales de combustibles fossiles. C’est cela avant tout qui justifie nos efforts d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables. Et certainement pas – qu’on le regrette ou qu’on s’en félicite – un prétendu pic pétrolier, gazier ou charbonnier.

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De Copenhague 2009 à Paris 2015: ce qui a changé

MonizC’est un simple graphe, montré hier à la Ministérielle de l’AIE par le ministre américain de l’énergie, Ernest Moniz. Il montre l’évolution des coûts de cinq technologies, en six ans: l’éolien terrestre, le photovoltaïque décentralisé, les grandes centrales photovoltaïques, l’éclairage par LED. Les réductions vont de 40% pour l’éolien à 90% pour l’éclairage, en passant par 50% et 60% pour le PV, 70% pour les batteries. Et c’est ça qui change tout dans les négociations sur les changements climatiques: le potentiel d’actions à coûts faibles ou nuls, justifiées par de multiples bénéfices – sécurité énergétique, qualité de l’air, potentiel de croissance – s’est accru de façon incroyable en très peu de temps.