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Réduire la dépendance aux énergies russes

Il s’agit du gaz mais aussi du pétrole (29% des importations françaises en 2019 !), voire du charbon et de l’électricité, directement car la Russie en est également exportatrice, indirectement du fait du rôle du gaz dans la production d’électricité en Europe. Il s’agit encore des céréales et protéagineux, dont la Russie et l’Ukraine sont exportatrices, ainsi que des engrais, notamment les engrais azotés qui sont fabriqués à partir du gaz naturel via l’hydrogène et l’ammoniac.

La dépendance ici est réciproque : la Russie a besoin des recettes d’exportations, l’Europe a besoin du gaz (surtout) et du pétrole russe, quelques pays européens d’électricité russe. Une réduction brutale de ces échanges peut venir de sanctions européennes ou de contre-sanctions russes, ou encore de disruptions physiques. Il y a cependant une différence fondamentale : dans le premier cas, c’est la demande qui baisse, dans le second c’est l’offre. Une baisse de la demande fait baisser les prix, une baisse de l’offre les fait grimper. Continuer la lecture

Rondo brûle d’électrifier l’industrie mondiale avec le soleil et le vent

Prenez des radiateurs électriques costauds, utilisés dans l’industrie du verre et d’autres. Prenez des briques réfractaires, ces céramiques dont on fait les fours et qui sont utilisés pour récupérer et stocker de très hautes températures en sidérurgie. Mélangez… de façon très ordonnée, pour que les radiateurs portent rapidement les briques à près de 1500°C, tout en ménageant des espaces pour souffler de l’air et récupérer la chaleur stockée. Enveloppez le tout dans une enveloppe isolante et servez chaud – très chaud. Vous venez de créer un stockage thermique haute température compact, capable de convertir six à douze heures d’électricité photovoltaïque en un souffle continu de chaleur (air, gaz ou vapeur) à 1200°C. Sortez de ce garage où vous avez expérimenté et calculé pendant de longs mois, passez par la case Départ (en anglais : Start-up) et recevez vingt millions de dollars de Bill Gates (via Breakthrough Energy Ventures) pour continuer votre développement et répondre aux premières commandes d’industriels californiens. Rondo Energy est lancée. Continuer la lecture

Power to the cooks!

Comment la combinaison Photovoltaïque + batteries + autocuiseur électrique à pression peut drastiquement diminuer la pollution dans les cuisines dess pays les moins avancés, en faisant reculer les mauvaises combustions de biomasse, kérosène ou charbon. Améliorer la santé des populations, diminuer les coûts ou corvées de combustibles, fournir à tous un accès à la cuisson propre. Avec ou sans réseau, ou sur les réseaux faibles. Ici la version en anglais, très bientôt la version française.

Temps de travail…

Le patron du Medef a déclaré qu’il fallait « réfléchir au temps de travail ». Excellente idée! A l’heure où tout le monde ne parle que de relance, où les plus libéraux se réveillent keynésiens, « quoi qu’il en coûte », on peut se demander s’il est possible dans ce contexte de « réfléchir au temps de travail », en effet, mais non pas pour l’augmenter, comme le voudrait Roux de Bézieux, mais pour le réduire.

Ainsi, outre le choix entre une relance « tous azimuths » ou une relance sélective qui mettrait à profit les énormes stimuli économiques pour accélérer, plutôt que freiner, la transition écologique, se pose un autre question – peut-on penser « en même temps » une relance keynésienne et le partage du travail via la réduction du temps de travail contraint? Le mieux serait de demander à Keynes lui-même.

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Peut-on se passer… (version courte)

Voici le texte brut de notre tribune parue sur le site du Monde dimanche 9 février au matin, laquelle renvoie à la version longue.

« D’ici à 2050, la consommation française d’électricité pourrait atteindre 600 à 700 milliards de kWh (600 à 700 térawattheures/TWh) par an, soit 10 000 kWh par Français, contre 500 TWh aujourd’hui, selon la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Cette augmentation permettrait de beaucoup réduire l’utilisation de combustibles fossiles dans les bâtiments, l’industrie et les transports ; 60 TWh proviendraient comme actuellement des barrages et, pour respecter nos engagements climatiques, environ 640 TWh devraient être fournis par l’éolien et le solaire ou par le nucléaire.

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Crues de la Seine: pour éviter la Cata

Comment faire pour éviter une catastrophe programmée – une prochaine crue de la Seine susceptible de faire des milliards d’euros de dégâts en noyant une partie de la capitale et des communes avoisinantes? Une solution existe: le pompage.

La Seine à Paris le 25 Janvier 2018 (Ile aux Cygnes)

La dernière fois c’était en janvier 2018, à près de six mètres, la fois d’avant en juin 2016, à plus de six mètres… Une crue égale ou supérieure à celle de 1910 n’apparaît plus comme improbable malgré les aménagements entrepris, et ses conséquences économiques pourraient être dévastatrices. N’y a-t-il rien à faire?

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Tout sur l’hydrogène et les electro fuels.

Le 4 septembre dernier j’ai eu le privilège de m’adresser à la deuxième conférence nationale chilienne sur l’hydrogène, avec un « keynote speech » qui m’a permis de détailler  ce qu’on peut attendre de l’hydrogène dans la transition écologique. Ma présentation est elle en anglais. Quelques jours après, l’AIE co-organisait avec la Commission Européenne un workshop sur les electro fuels. J’ai fourni l’introduction et un document de background – actuellement en révision. 

Comment l’électricité renouvelable remplacera les combustibles fossiles

Il paraît qu’un bon schéma vaut mieux que de longues explications, alors je vous propose celui-ci, qui montre les deux voies par lesquelles l’électricité renouvelable, venant essentiellement du soleil et du vent à terme (aujourd’hui c’est encore l’eau, l’hydroélectricité, qui domine largement la production électrique renouvelable), remplacera les combustibles fossiles.


La première voie est directe: ce sont les usages efficaces de l’électricité dans les bâtiments, l’industrie et les transports. La seconde est indirecte, elle passe par la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, et la fabrication de vecteurs énergétiques et combustibles avec du carbone extrait de l’air ou sans carbone du tout, comme avec l’ammoniac (la molécule sur le schéma), facile à stocker et transporter. Cette voie indirecte, nettement moins efficace, sera utilisée lorsqu’on a besoin de ces produits comme matière première – cas de l’ammoniac pour les fertilisants azotés, par exemple – ou comme agent de procédé – cas de l’ammoniac, encore, pour fabriquer du fer et de l’acier sans émissions de CO2! La voie électrochimique sera également utilisée quand on aura vraiment besoin de transporter loin l’énergie renouvelable et/ou de la stocker longtemps, pour des usages énergétiques industriels, les centrales électrique d’équilibrage du réseau, les grosses chaufferies, et certains usages transports.

Et quand on aura besoin d’un produit stockable, comme il sera aussi transportable (non, ce n’est pas du gaz dihydrogène, mais j’ai laissé beaucoup d’indices dans ce court texte….), on ira de préférence le chercher là où les ressources de soleil et de vent sont bien meilleures que « chez nous », en France ou en Europe. J’y reviendrai bientôt.

Et surtout, vous en saurez plus le 9 novembre avec la publication de mon « IEA Insight Paper » titré Renewable Energy for Industry.