A peine avais-mis en ligne (et corrigé…) cette note de blog sur l’EROI que j’entends – par chance! – une chronique de Xavier de la Porte sur France-Cul portant exactement le même sujet. Alors d’abord, quand un journaliste d’un média non spécialisé m’informe de la parution d’une étude en plein dans mes centres d’intérêts, mais que j’ignore, je tire mon chapeau. Ensuite, quand il a l’intelligence de titrer sa chronique « Faire de l’écologie avec des données obsolètes », j’applaudis une deuxième fois. Mais d’abord, l’étude de l’Imperial College, : elle montre comment le retour énergétique du PV a été le plus souvent sous-estimé, car appuyé sur des données obsolètes. Cette méta-analyse de 29 études d’Energy Return on Investment, ici désigné Net Energy Ratio (or Return value), avec des valeurs médianes de 8,6 et 9,2 pour les modules mono- et poly-, montre qu’elles s’appuient sur des données d’âge moyen 7 ans, avec une fourchette de 2 à 18 ans. Sept ans, une éternité pour le photovoltaïque!
L’EROI des c…s
Voilà longtemps, très longtemps que j’avais envie de tordre le cou à ce canard boiteux – même si l’expérience démontre jour après jour que même un canard sans tête continue de courir. Non, je ne parle pas aujourd’hui de la fameuse « Duck curve » qui illustre les problèmes liés à l’introduction de beaucoup d’électricité solaire en Californie (j’en aurai sûrement l’occasion un jour) mais plutôt de l’EROI – energy return on investment, ou retour énergétique sur l’investissement. Le concept lui-même n’est pas idiot, bien sûr: il s’agit de mettre en rapport l’énergie produite par une technologique quelconque, avec l’énergie dépensée pour la produire. C’est l’usage qu’on en fait, et les conclusions erronées que certains en tirent à propos des renouvelables en général, et du photovoltaïque en particulier, qui posent problème. Enfin, qui posaient, jusqu’à parution de ce papier.
La transition énergétique selon Fillon: back to the seventies
Jetons un œil, c’est d’actualité, sur le programme du candidat Fillon sur l’environnement et la transition énergétique. Ça commence bien, avec la lutte contre le changement climatique, « un enjeu majeur pour notre planète ». Très bien même, avec la promesse « d’engager au plus vite les discussions avec nos partenaires européens pour améliorer (le marché des émissions de CO2) et assurer un prix plancher de 30€ ». Ça se gâte un peu plus loin, avec la critique de la « position prise par le gouvernement socialiste » (aujourd’hui force de loi) de faire passer la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici à 2025, « un choix dogmatique, intenable et contraire à l’intérêt général ». François Fillon lui oppose « la révolution du bon sens ».
Regard sur les investissements énergétiques en 2015
L’AIE a donc publié le mois dernier son premier rapport sur les investissements énergétiques dans le monde. Evalués en termes financiers, les investissements 2015 dans les énergies renouvelables – 288 milliards de dollars des Etats-Unis, se situent au même niveau que ceux de 2011 – mais délivreront un bon tiers d’électricité renouvelables de plus, en année « moyenne » quelque 350 milliards de kilowattheures de plus.
C’est la bonne nouvelle – une démonstration de la baisse des coûts des technologies renouvelables. La moins bonne nouvelle… c’est que ce n’est pas encore assez.
La réponse de John Ashton au PDG de Shell
Vers l’acier sans émissions de GES
La nouvelle est passée pratiquement inaperçue, or c’est une avancée majeure dans la voie d’une économie avec zéro émissions nettes de gaz à effet de serre. Les sidérurgistes suédois SSAB et LKAB se sont associés à l’électricien Vattenfall pour développer Hybrit, un procédé de fabrication d’acier sans émissions de CO2 basé sur les énergies renouvelables.
REmap 2016: un plan « irénique »?
L’agence internationale des énergies renouvelables – l’IRENA – a publié en mars une édition refondue de la synthèse d’un effort majeur, REmap, qui vise à montrer comment doubler d’ici 2030 la part des renouvelables dans le mix énergétique mondial d’ici en 2030. Cette seconde édition, profondément refondue, est un document remarquable. Seul le résumé est disponible en français.
Les champions du PV en toiture
Eh oui, c’est l’Australie qui mène la danse pour le taux de pénétration des systèmes solaires en toiture – un logement sur sept en moyenne, un sur quatre en Australie du sud et presque autant dans le Queensland.
Retour à Dubaï
Je n’ai passé que deux heures aux Emirats Arabes Unis ce dimanche 1er mai, et hop! Dubai Energy and Water Authority (DEWA), qui avait fait le buzz voici dix-huit mois avec pour la première fois un prix du kilowattheure photovoltaïque inférieur à 6 US cents/kWh, en a profité pour annoncer le résultats de nouvelles enchères à un prix de moitié moins élevé – pas moins, ou plutôt pas plus.
Pan sur le bec!
Une éolienne sur deux en France ne serait pas raccordée au réseau? Nos amis du Canard se sont grave emmêlé les pinceaux !