J’ai publié un article sous ce titre dans la Oxford Review of Economic Policy, Volume 35, Issue 2, Summer 2019, The Age of Electricity, dont je ne peux partager le lien sur les médias sociaux, mais que je suis autorisé à mettre sur mon blog. En bref, ça dit ceci: Achieving net zero greenhouse gas emissions is very challenging. Given the limitations in the direct use of renewable energy for heat and mobility, electrification of the broad economy seems a must, provided electricity supply is CO2-free. The recent cost reductions of solar and wind technologies, their immense potential, and the improvement in electric technologies for industry and transport, open new avenues for achieving humankind’s climate mitigation goals. However, a large fraction of the best solar and wind resources are situated far away from large consumption centres. Moreover, the variability of solar and wind and the shortcomings of electricity storage limit the scope for direct electrification. Indirect electrification through electrolysis of water and the use of hydrogen and hydrogen-rich feedstock and fuels may in all end-use sectors complement electrification where it appears excessively challenging, serve the power sector itself, and also help harness remote resources and ship them to consumers or industries.
L’avion vert n’est pas une option, mais une nécessité
Alternatives Economiques consacre son dossier de juin à la croissance vertigineuse du transport aérien et son impact environnemental, montrant la légitimité d’une taxation du transport aérien. Cette taxe, actuellement en débat, n’aurait cependant selon Alter Eco guère d’effet sur les émissions spécifiques des avions, puisque « les principales améliorations techniques sont derrière nous ». L’Energy Transition Commission (ETC) pointe pourtant de multiples progrès d’efficacité à venir. Reste que ceux-ci réduisent le coût du transport aérien, favorisant en retour l’augmentation du trafic – « l’effet rebond » des économistes de l’énergie – ce qui renforce l’intérêt d’une taxation.
Faut-il pour autant admettre avec Alter Eco que « l’avion vert est à ce jour une illusion » – et donc considérer que l’aviation pourra ralentir la croissance de ses émissions mais pas les réduire vraiment? Peut-être pas. Scientifiques et ingénieurs explorent de multiple pistes – passons les rapidement en revue.
Power-to-gas: mea culpa
Il n’y a que les sots qui ne changent pas d’avis. Mon opinion franchement négative sur le power-to-gas a évolué, et si je reste prudent je suis désormais convaincu que cette technologie, ou plutôt ensemble de technologies, a un rôle à jouer. Voici pourquoi.
Crues de la Seine: pour éviter la Cata
Comment faire pour éviter une catastrophe programmée – une prochaine crue de la Seine susceptible de faire des milliards d’euros de dégâts en noyant une partie de la capitale et des communes avoisinantes? Une solution existe: le pompage.

La dernière fois c’était en janvier 2018, à près de six mètres, la fois d’avant en juin 2016, à plus de six mètres… Une crue égale ou supérieure à celle de 1910 n’apparaît plus comme improbable malgré les aménagements entrepris, et ses conséquences économiques pourraient être dévastatrices. N’y a-t-il rien à faire?
Electrification et hydrogène
Bye George!
George Bush, lui, n’était pas un climato-sceptique. Cette photo a été prise dans le jardin des roses à la maison blanche le 18 avril 1990, au dernier jour de la « White House Conference on the Greenhouse », comme on l’a surnommée. Il l’avait donc organisée pour parler du réchauffement global dans un grand hotel de Washington. Je faisais partie de la délégation française dirigée par Brice Lalonde, qui comprenait notamment le très regretté Gérard Mégie, le pas encore climato-sceptique Claude Allègre, et je crois aussi l’Ambassadeur Jean Ripert et Delphine Borione, aujourd’hui ambassadrice à la FAO, alors chargés d’accoucher la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques.
Mission Possible
Parvenir à la neutralité carbone dans les secteurs de l’industrie lourde et des transports lourds est techniquement et financièrement possible d’ici 2050 dans les pays développés – 2060 dans les économies en développement – et pourrait coûter moins de 0,5 % du PIB mondial, selon le rapport publié lundi 19 novembre par la Energy Transitions Commission (ETC). Ce rapport, intitulé Mission Possible : Atteindre la neutralité carbone dans les secteurs difficiles à décarboner d’ici le milieu du siècle présente les voies possibles pour la décarbonisation complète des secteurs de la cimenterie, de la sidérurgie, des industries plastiques, des transports routiers, maritimes et aériens qui, ensemble, représentent aujourd’hui 30 % des émissions énergétiques – et pourraient même passer à 60 % d’ici le milieu du siècle alors que d’autres secteurs réduisent leurs émissions.
Un déjeuner avec François Lempérière
Pendant que la polémique fait rage sur les 80 km/h, lui affiche tranquilement 90 au compteur des ans. J’ai retrouvé François Lempérière cette semaine à « l’endroit habituel », cette pizzéria proche de l’Agence et plus encore du RER qui l’amène de Meudon. Et sa faconde, son imagination et son impeccable logique m’ont épastrouillé cette fois encore.
François Lempérière a derrière lui une longue carrière d’entrepreneur. Sa spécialité: les barrages hydrauliques. Il est membre de la Commission Internationale des Grands Barrages dont il a présidé le comité français. L’ICOLD qui lui a décerné en juillet dernier une récompense spéciale pour l’ensemble de son oeuvre. Continuer la lecture
Tout sur l’hydrogène et les electro fuels.
Le 4 septembre dernier j’ai eu le privilège de m’adresser à la deuxième conférence nationale chilienne sur l’hydrogène, avec un « keynote speech » qui m’a permis de détailler ce qu’on peut attendre de l’hydrogène dans la transition écologique. Ma présentation est elle en anglais. Quelques jours après, l’AIE co-organisait avec la Commission Européenne un workshop sur les electro fuels. J’ai fourni l’introduction et un document de background – actuellement en révision.
Hydrogène: la manière grise
On évoque en général deux manières de faire de l’hydrogène: la voie « brune » consiste à reformer le gaz naturel avec de de la vapeur ou à gazéifier du charbon ou des résidus pétroliers. Très majoritaire aujourd’hui, elle entraîne d’importantes émissions de CO2. Et la voie « verte », qui consiste à utiliser de l’électricité décarbonée pour électrolyser de l’eau (une autre voie verte repose sur la biomasse). Une nouvelle voie est en train d’apparaître, qu’on pourrait appeler la manière grise. Elle consiste à séparer le méthane, constituant principal du gaz naturel, directement en hydrogène et carbone solide. Du coup, pas besoin de capture et stocker du gaz Continuer la lecture